Dans un contexte délicat marqué par les attaques terroristes au nord du Bénin, le moral des soldats au front préoccupe de plus en plus le gouvernement et son chef. Ils identifient progressivement tout ce qui peut entacher le moral de ceux-là qui défendent l’intégrité du pays. Et l’une des sources de mécontentement au sein de l’armée, serait la réforme de l’avancement de grades.
En effet, lancée en 2022, la réforme des grades de carrière au sein de l’armée béninoise impose un délai de sept ans avant le passage au rang d’officier supérieur. L’objectif est de structurer la hiérarchie et d’éviter les promotions expresses. Cependant, les concernés ont du mal à digérer cette réforme, qui serait devenue source d’un profond malaise dans le rang des cadres de l’armée. Depuis un peu moins de trois mois, le sujet fait l’objet d’une réflexion au sein du premier cercle entourant le chef de l’État béninois.
À travers une note confidentielle adressée au Président Patrice Talon en décembre dernier et consultée par AfricaIntelligence, la réforme s’avère aux yeux des cadres, une entrave à leurs aspirations et à leurs promotions. Parmi les gradés qui planchent depuis le début de l’année 2025 sur le sujet figurent le général de division Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général des armées, Bertin Bada, directeur du cabinet militaire, le ministre délégué à la défense nationale, Fortuné Nouwatin et le colonel Faizou Gomina, commandant de la Garde nationale et ancien chef de l’opération Mirador.
Parmi les scénarios à l’étude, on retrouve celui de l’annulation de cette réforme. Il faut rappeler que dans la foulée de la réception de la note, le président a discrètement réunis le 27 décembre 2024, ces hauts gradés de l’armée pour les écouter sur le sujet. S’il est plus qu’évident que le Président réexamine cette réforme, il n’en demeure pas moins qu’il souhaite en revanche, prendre tout son temps. Toutefois, le sujet reste préoccupant et les prochains jours nous situeront.
