Au Bénin, les experts internationaux chargés de l’audit du fichier électoral ont rendu publiques leurs premières conclusions ce 5 août 2025 à Cotonou. Selon leur chef, Ronsard Malouda Ngimbi, le cadre juridique régissant le fichier électoral est « bien fourni » avec suffisamment de lois et de décrets pour encadrer les activités liées à l’établissement du fichier d’état civil et du fichier électoral.
Cependant, ils suggèrent quelques améliorations : Regrouper tous les textes juridiques dans un recueil pour faciliter leur vulgarisation et supprimer les expressions et dénominations obsolètes ou anachroniques, changer la date de référence pour prendre en compte les nouveaux majeurs entre les scrutins. Actuellement, la date de référence est fixée au premier scrutin de l’année électorale, ce qui risque d’exclure les jeunes ayant atteint la majorité entre-temps.
Dans leur rapport, les experts ont constaté que les registres analysés ne contiennent pas de doublons grâce à un système de déduplication en amont des fichiers et des mécanismes de vérification efficaces. Selon Banouto, ils ont souligné l’importance de préserver l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP) de toute influence politique et de garantir sa transparence dans la gestion du processus électoral, insistant sur la nécessité d’instaurer des mécanismes d’observation pour garantir la transparence des activités liées au fichier électoral, auxquelles devraient participer les parties prenantes politiques et apolitiques.
Ci-dessous quelques explications du Congolais Ronsard Malouda Ngimbi, chef de l’équipe d’experts
« Les principales conclusions échangées avec eux ont tourné autour du cadre légal d’abord. Nous avons eu à féliciter l’abondance de l’encadrement juridique de tout ce qui se passe, partant de la collecte des données de la population jusqu’à l’établissement de la liste électorale informatique… Par rapport au système juridique, nous avons constaté qu’il était bien fourni. Il y a suffisamment de lois, suffisamment de décrets pour prendre en charge la plénitude des activités liées à l’établissement du fichier d’état civil d’un côté, d’abord, mais aussi du fichier électoral…Le cadre retient comme date de référence pour l’appréciation de la majorité, la date du premier scrutin de l’année électorale. Évidemment, pour ce premier scrutin de l’année électorale, la liste inclura tous les majeurs et toutes les personnes, tous les citoyens béninois qui auront atteint la majorité des 18 ans à cette date. Mais pour les scrutins qui suivront, il se posera un petit problème. On risque d’exclure les nouveaux jeunes qui auront atteint la majorité entre le premier scrutin et les scrutins qui suivront…C’est simple, il faudra que les législateurs retiennent comme date de référence de l’appréciation de la majorité les jours du scrutin concernés. Et donc, nous n’aurons plus, dans ces cas, une liste électorale informatisée unique à l’année électorale, mais puisqu’on est face à un fichier dynamique, il sera possible de produire pour chaque scrutin une liste électorale informatisée conforme au scrutin concerné, parce que la date de ce scrutin sera une date de référence pour faire le tri et l’extraction de la liste…les registres qui ont été analysés ne contiennent pas les doublons parce que la question de la déduplication est réglée en amont des fichiers… Tous les traitements dus à un fichier d’État civil bénéficient au fichier électoral. Et donc un fichier d’État civil déjà ne peut pas tolérer en son sein des doublons parce que la nation tourne avec un identifiant unique par citoyen. Quand l’extraction du fichier électoral intervient, ça intervient dans un environnement où le fichier d’État civil lui-même a déjà été dédoublonnés. Les mécanismes existent, ces mécanismes sont efficaces… Nous avons souligné le fait que l’ANIP, service technique et professionnel, devra être préservée de toute influence politique, à tous les niveaux… Nous insistons, nous attirons l’attention sur le fait que c’est un avantage que l’ANIP soit sous la présidence de la République, mais au même moment, même la Présidence de la République devra veiller que cette ANIP soit hors de toute influence politique, et qu’elle reste une agence, une structure technique, qui ne fera que son travail technique et administratif…Les experts ont réfléchi sur des mécanismes à instaurer pour l’observation de ces activités liées au fichier électoral. Les parties prenantes, politiques et apolitiques, les parties prenantes partisanes ou non-partisanes, devront accompagner cette activité de l’ANIP liée à la constitution du fichier électoral, mais aussi l’affichage des listes électorales ».









