L’une des premières sorties médiatiques de l’année de Boni Richard Ouorou fait polémique sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. Il s’agit de sa réflexion nourrie par son expérience récente au festival We Love Eya. Un événement, véritablement inspirant et magnifiquement orchestré a soulevé en lui des interrogations profondes sur les inégalités qui gangrènent notre société béninoise.
En effet, le Président du Mouvement Libéral s’est demandé si le festival Weloveya aurait-il reçu le même soutien, les mêmes ressources et la même reconnaissance s’il n’avait pas été orchestré par le fils du chef de l’État ? Pour lui, il est légitime de se demander si un Béninois sans les prérogatives d’un tel lien aurait pu bénéficier du même encadrement, des mêmes autorisations, et de cette protection qui semblent réservées à une élite. Selon Boni Richard Ouorou, son Mouvement LIBÉRAL a vécu la dure réalité de cette inégalité. « Lors de notre tentative d’organiser un événement au Palais des Congrès, malgré nos efforts pour obtenir toutes les autorisations nécessaires, nous avons été confrontés à des obstacles arbitraires. Nous avons perdu une somme considérable environ 34 millions, non pas en raison de notre incompétence, mais parce que notre projet ne s’inscrivait pas dans les bonnes grâces des autorités et peut-être du pouvoir », a-t-il déploré.
Il dit n’avoir reçu aucune réponse pendant un mois si ce n’est qu’à la veille de l’événement que « le préfet me joint et me dit « Richard, c’est bon, vous êtes autorisé ». Automatiquement, nous avons décaissé plusieurs millions de francs CFA, payé des bus qui devaient aller sur tout le territoire national, les hôtels, la restauration, la salle ». Contre toute attente, le politologue reçoit le même préfet à 22 heures qui lui dit « Malheureusement, Richard, pour des raisons dont je ne peux même pas dire, nous ne pouvons plus vous accorder l’autorisation, je suis obligé de vous retirer l’autorisation ». Je dis « Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que vous retirez l’autorisation ? » Et c’est là qu’il me dit « Bon, écoute, il y a un risque de tout malheur public ». Je lui ai dit « Mais il faut que ce soit motivé, on ne le dit pas juste comme ça, un risque de tout malheur public, sans que ce ne soit motivé, nous sommes quand même dans un état de droit ». Finalement, ça n’a jamais été motivé, mais nous, tenant compte du fait que nous sommes dans une république qui a des lois et par respect aux autorités, nous avons envoyé des messages dans nos canons de diffusion et automatiquement, on a demandé à tous nos militants de tenir compte du refus en dernière minute de l’autorisation », s’est-il désolé.
Une mauvaise expérience qui, dit-il, l’a conduit à se demander « comment espérer construire un avenir prospère pour notre pays lorsque l’accès aux opportunités est déterminé par des liens de pouvoir et non par le mérite ? Je suis allé au festival Eya avec l’intention de soutenir notre culture et de célébrer les initiatives qui font briller notre pays. Mais je ne peux m’empêcher de penser que nous avons tous un rôle à jouer, indépendamment de notre statut ou de nos relations. Pourquoi ne pas envisager d’institutionnaliser cet événement, de le transformer en un patrimoine national, accessible à tous, et non seulement à une élite privilégiée ? ».
En clair, Boni Richard Ouorou n’est pas contre ce festival ni contre la personne du promoteur. Au contraire, il a reconnu que « cette organisation est tellement bien, et vu les retombées économiques en perspective, pourquoi ne pas institutionnaliser l’organisation. En termes très clairs, pourquoi ne pas créer une société d’action pour permettre à des Béninois qui le désirent bien d’acheter des actions dans la société parce que moi, personnellement, je voudrais bien y faire part. L’organisation était magnifique, majestueuse. Ma famille a apprécié. Mon fils était très content. Il a passé un très bon moment. Le Festival était vraiment au top. Et c’est ce qui a suscité justement cette question que j’ai posée, à savoir, s’il n’était pas le fils du président, est-ce qu’il aurait eu toutes ces autorisations et organisé quelque chose d’aussi majestueux ? Parce que oui, l’organisation était vraiment majestueuse. Et cela ne met pas du tout en doute la personne du jeune homme, à savoir M. Lionel Talon », a clarifié le Président du Mouvement Libéral Boni Richard Ouorou.