L’honorable Dakpè SOSSOU a publié une réflexion sur trois événements majeurs produits au cours de l’année 2024 qui, selon son analyse, sont liés par un fil rouge : « celui de la volonté d’une minorité de faire échec à tout prix aux réformes de la majorité, même au péril de la paix civile et de la stabilité de la nation ». Les évènements évoqués par le parlementaire « posent un sérieux questionnement sur la stabilité de notre nation et révèlent un enchaînement d’actions visant à fragiliser nos institutions républicaines ».
Ci-dessous les trois dates clés
Réflexions sur une année politique tourmentée : analyse des événements du 1er mars, 5 mars et 24 septembre 2024
Les événements de cette année 2024 posent un sérieux questionnement sur la stabilité de notre nation et révèlent un enchaînement d’actions visant à fragiliser nos institutions républicaines. Trois dates se distinguent particulièrement : le 1er mars, le 5 mars et le 24 septembre, chacune marquant une étape clé dans ce qui apparaît de plus en plus comme un plan bien orchestré contre notre République.
Le 1er mars 2024, la tentative de révision de la Constitution s’est heurtée à une opposition imprévue au sein même de l’Assemblée nationale. Malgré le soutien de 71 députés, le projet n’a pu être adopté en raison de la minorité de blocage imposée par 35 députés votant contre, et 2 abstentions. Ce jour-là, il est devenu clair que des forces internes, jusque-là dissimulées, avaient pour ambition de contrecarrer toute avancée institutionnelle voulue par la majorité présidentielle. Cet échec, en apparence démocratique, a révélé des fractures profondes et des agendas cachés. Ce n’était pas simplement un rejet du texte, mais bien le signe d’une opposition farouche, prête à tout pour entraver les réformes de la majorité.
Quelques jours plus tard, le 5 mars, le Parlement a réussi à modifier le code électoral, contournant ainsi en partie l’obstacle posé par le blocage de la révision constitutionnelle. En effet, cette modification législative était nécessaire pour préserver l’intégrité du processus électoral et garantir que notre système démocratique fonctionne efficacement. Mais cette action, loin d’apaiser les tensions, semble avoir poussé certains à l’extrême. Il est désormais évident que cette date du 5 mars a marqué le début d’une stratégie d’instabilité, fomentée par des forces résolues à remettre en question l’ordre institutionnel, par tous les moyens.
Le 24 septembre 2024, cette menace latente s’est concrétisée de manière dramatique. La tentative de coup d’État, déjouée à temps, démontre que des éléments extrémistes, encouragés par les tensions politiques des mois précédents, ont choisi de recourir à la force pour s’emparer du pouvoir. Loin d’être un événement isolé, ce push avorté doit être interprété comme la suite logique d’un plan soigneusement élaboré, qui a trouvé dans les résistances du 1er mars et les réformes du 5 mars ses premiers catalyseurs.
Cette tentative de déstabilisation devrait, en réalité, être perçue comme prévisible. À partir du moment où certains ont refusé de participer loyalement à la réforme constitutionnelle, préférant les manœuvres de blocage, et qu’ils ont ensuite vu les réformes se poursuivre malgré tout, le recours à des méthodes violentes est devenu, pour eux, une option envisageable. Ces trois dates sont donc liées par un fil rouge : celui de la volonté d’une minorité de faire échec à tout prix aux réformes de la majorité, même au péril de la paix civile et de la stabilité de la nation.
Ce qu’il convient de retenir, c’est que les arrestations du 24 septembre ont permis de mettre un terme à une tentative de déstabilisation qui aurait pu avoir des conséquences graves pour notre pays. Mais cet épisode ne doit pas nous détourner de l’essentiel : le projet réformateur de la majorité présidentielle reste plus que jamais d’actualité, et nous devons poursuivre nos efforts pour renforcer l’État et ses institutions.
Il est désormais de notre devoir, en tant que majorité responsable, de rester vigilants face à ces tentatives sournoises de sabotage. Chaque réforme adoptée, chaque loi votée est une victoire contre ceux qui cherchent à affaiblir notre démocratie.
Nous avons su déjouer ce coup de force ; nous saurons également mener à bien les réformes nécessaires pour garantir l’avenir de notre pays.
La véritable victoire réside moins dans la confrontation des forces que dans la préservation de notre démocratie, pilier essentiel de la stabilité et du progrès de la nation. Gardons-la intacte, contre vents et marées.
Dakpè Sossou