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Bénin : « une fois qu’ils retournent chez eux, les prisonniers démunis reviennent une semaine après », à cause de la ration alimentaire

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Dans le milieu carcéral au Bénin, les conditions carcérales sont de plus en plus améliorées surtout sur le plan de restauration. Mais cela devient source d’autres problèmes selon le régisseur de la maison d’arrêt de Cotonou Euloge ALLE. Selon lui, les jeunes préfèrent rester en détention pour bénéficier de ces avantages que de retourner chez eux où ils sont sûrs de ne rien trouver.

En effet, depuis quelques années, la valeur du repas dans les prisons est de 600 FCFA. Les détenus ont droit à au moins deux repas par jour. Si l’objectif du gouvernement béninois est d’améliorer les conditions carcérales, cela crée un autre phénomène que les autorités pénitentiaires n’arrivent pas à gérer pour le moment. « Un autre cas, c’est les personnes vraiment démunies qui sont abandonnées par les parents. Et lorsqu’ils viennent une fois en détention, ils trouvent que c’est une aubaine, c’est un paradis. Ils se sentent mieux en prison que de retourner chez eux parce que la ration alimentaire a été améliorée et leurs soins sont pris en charge… Et une fois qu’ils retournent chez eux, une semaine après, ils reviennent. Vous leur demandez, ils disent « Je n’ai rien à faire au dehors », a dévoilé le régisseur de la maison d’arrêt de Cotonou. Pour résoudre ce problème, le régisseur Euloge ALLE estime qu’il « faut une activité pour pouvoir permettre à ces jeunes-là d’avoir au moins quelque chose à faire pour s’occuper une fois sortir », a-t-il affirmé tout en reconnaissant que les prisons sont confrontées à plusieurs autres difficultés dont la surpopulation et l’aération.

C’est la même proposition que le Président de l’ONG Prisonniers Sans Frontières, Babylas GBAGUIDI a faite. Pour lui, il faudrait penser à la création de centres de transit au niveau de chaque commune où il y a un centre de détention. Il pense que ceci permettra de les accueillir, même si c’est pour quelques jours « et au niveau de ces centres, qu’on installe encore des structures d’éducation, d’accompagnement afin qu’ils puissent réellement intégrer cette société. Sinon, on les rejette et ils ne savent plus quoi faire », a-t-il indiqué.

Le même travail doit être fait au niveau des parents. Babylas Gbaguidi soutient qu’il faut sensibiliser les parents « pour leur montrer un peu leurs responsabilités. Quand vous allez sur le terrain pour discuter du retour des enfants en famille, certains parents refusent catégoriquement. Donc, ils préfèrent que l’enfant reste en détention. Face à cette situation, on a trouvé qu’il faut que les structures en dehors de la prison qui font de la sensibilisation puissent se programmer des centres de sensibilisation au niveau des bureaux, des associations, des parents d’élèves et au niveau de chaque commune », a suggéré le président de l’ONG Prisonniers Sans Frontières.

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