Depuis quelques temps, l’est de la République démocratique du Congo (RDC) connaît une résurgence du M23 ( « Mouvement du 23 mars »), une rébellion soutenue par le Rwanda, à la suite de la non-application par Kinshasa de l’accord de paix qui a mis un terme à sa première rébellion, en 2012. Et pour mettre fin à cette crise, la présidence française a planifié une rencontre entre les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi.
Sauf que cet entretien discrètement planifié avec le soutien de Doha et qui devrait avoir lieu à Paris le 9 février 2025 en marge du sommet de Paris sur l’intelligence artificielle ne se tiendra plus finalement. En effet, l’objectif du Chef d’État français Emmanuel Macron, est de permettre aux deux chefs d’État de poser les bases d’un dialogue, voire d’amorcer des négociations. La visée de ces discussions était donc de tenter de contourner la paralysie diplomatique et d’apaiser la crise en cours dans les provinces orientales où sévit le M23 avec l’appui de la Rwanda Defence Force (RDF).
Mais il est annulé. Et pour cause, Félix Tshisekedi n’y prendrait pas part à ce sommet, selon la présidence congolaise. Pour justifier cette décision, Kinshasa a notamment argué de la reprise des combats dans l’Est par le groupe rebelle qui a ainsi violé son propre cessez-le-feu décrété unilatéralement le 3 février 2025. AfricaIntelligence renseigne que les services congolais de renseignements ont par ailleurs déconseillé au chef de l’État de quitter le pays. Aussi, le président congolais Félix Tshisekedi tient à ne pas froisser son puissant voisin angolais qui constitue son dernier allié de poids dans la zone capable de rivaliser avec Kigali. La source ajoute que João Lourenço, médiateur entre le Rwanda et la RDC pour le compte de l’Union africaine (UA), voit de mauvais œil, l’initiative de Paris et Doha.
Après avoir conquis la grande ville de Goma au nord-Kivu dans l’est congolais, il faut rappeler que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, progressent désormais vers la ville de Bukavu où l’armée congolaise se trouve en difficulté. Celle-ci est pourtant soutenue par les Casques bleus de la Monusco et par les troupes africaines de la SADC. Les rebelles visent désormais la capitale Kinshasa, à plus de 2000 kms de là.