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« Nos conditions de détention n’ont pas été faciles du tout », les confidences d’un détenu gracié par Talon

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Condamné à 10 ans de prison ferme pour complicité d’atteinte à l’intégrité du territoire, l’acteur politique Latifou Zibo fait partie des détenus graciés par le Président Patrice Talon le 02 août dernier. Libéré après plus de trois ans derrière les barreaux, il a décrit les circonstances de son arrestation, les conditions de détention et a lancé un appel au Chef de l’État. C’est dans un entretien accordé à BIP Radio.

En effet, Latifou Zibo, 33 ans, ancien détenu à la prison civile de Cotonou, raconte avoir été arrêté vers Arconville, au domicile de son beau-frère, le juge BATAMOUSSI, aux environs de 5 heures à 6 heures du matin. « Une horde de policiers armés jusqu’aux dents, m’a interpellé. Ils m’ont conduit à la Brigade économique et financière, où l’on m’a accusé d’appartenir à un groupe terroriste. Ensuite, on m’a présenté au procureur spécial avant de m’incarcérer le vendredi 8 avril. J’ai été arrêté le 5 avril 2021, jusqu’à la date de notre procès, où les faits ont été requalifiés. On m’a alors accusé de complicité d’atteinte à l’intégrité du territoire national », a-t-il révélé.

Mais il fait savoir qu’il ne se retrouve pas dans ces accusations «  je n’ai jamais été un homme de violence. Je ne me reconnais pas et je ne me reconnaîtrai jamais dans ces accusations. La seule chose qui compte, c’est ma liberté. Le reste, nous devons nous pardonner pour que la République puisse avancer », a-t-il confié avant d’ajouter que « Nos conditions de détention n’ont pas été faciles du tout. Je ne voudrais pas m’étendre sur les détails, car cela pourrait toucher certaines sensibilités. Nous recevions deux rations par jour. Ce n’était pas suffisant, et la qualité laissait à désirer. Pour ce qui est de l’endroit où nous dormions, disons que nous nous sommes adaptés ».

Sur le plan sanitaire, Latifou Zibo affirme que « les prisons sont confrontées à d’énormes problèmes, notamment en matière d’hygiène. Il y a des caniveaux à ciel ouvert, et bien d’autres choses. Si tu n’as pas d’argent pour te soigner toi-même, tu peux aller à l’infirmerie, mais c’est payant. Nous avons accès aux soins de santé, mais c’était compliqué. Si tu es malade, on t’emmène à l’infirmerie, mais il n’y a pas grand-chose. Sans argent, il est difficile de se faire soigner correctement », a-t-il conté.

« Nous étions au moins 45, poursuit-il. Avec le temps, certains ont été libérés, et nous sommes restés une trentaine, répartis dans d’autres bâtiments. Tout le monde n’avait pas de lit. Nous, les premiers arrivés, avons eu la chance d’en avoir un. Le bâtiment où nous étions comptait à peine sept lits ».

À la question de savoir s’il va continuer ses activités politiques après sa libération, Latifou Zibo explique qu’il préfère profiter de ce moment en famille en attendant «Je viens juste d’être libéré…Je suis d’une formation politique. J’ai été arrêté pour mes convictions. Le combat politique ne s’arrête pas du jour au lendemain. Dans les jours à venir, vous saurez si je continue le combat ou pas. Je vais reprendre mes projets là où je les ai laissés. J’avais un projet événementiel que je vais relancer, ainsi que d’autres projets que j’ai élaborés en prison et que je vais bientôt mettre en œuvre », a martelé le diplomate de formation.

Latifou Zibo lance un appel au Chef de l’État « Je pense que le Président Patrice TALON a commencé un travail, et il doit le terminer. Je le prie humblement de bien vouloir libérer le Professeur Joël AIVO, Reckya MADOUGOU, tous les autres qui sont encore détenus ».

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