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Crise Bénin-Niger : retour sur les démarches menées par Yayi et Soglo avant de se rendre à Niamey

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Les anciens présidents Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi se sont rendus à Niamey la semaine dernière dans le cadre d’une mission de médiation dans la crise entre le Bénin et le Niger. Mais très tôt, une polémique est née sur les réseaux sociaux notamment sur les coulisses de ce déplacement inattendu des deux anciens chefs d’État.

En effet, plusieurs Béninois ont estimé que Nicéphore Soglo et Boni Yayi n’auraient pas prévenu le Président Patrice TALON avant de s’envoler pour Niamey. Pour eux, c’est une initiative unilatérale et qui était entreprise à des fins politiques et propagandistes. Mais c’est tout le contraire, d’après nos informations. En réalité, l’initiative est venue de l’ex-président Boni Yayi qui, le 11 juin dernier, a noué les premiers contacts par téléphone avec son ancien homologue nigérien et ami, Mahamadou Issoufou.

Durant ce premier entretien, l’ex-chef de l’État béninois a obtenu la garantie qu’Abdourahamane Tchiani le recevrait s’il se rendait à Niamey. Pour donc donner plus de poids à son initiative, Boni Yayi a convié Nicéphore Soglo à se joindre à lui. Avant de se rendre au Niger, les deux présidents ont pris le soin d’informer par courrier le président béninois, Patrice Talon, de leur départ imminent, nous apprend AfricaIntelligence. Un courrier auquel l’actuel locataire de la Marina n’aurait jamais directement répondu parce que dubitatif quant aux chances de réussite de cette mission.

Toutefois, Patrice TALON n’a pas empêché ce voyage. Au contraire, il a laissé ses deux prédécesseurs embarquer à bord d’un vol commercial de la compagnie Asky au départ de Cotonou à 17 h 35. À leur descente après 19h, Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi avaient été accueillis au salon d’honneur de l’aéroport par le ministre de l’intérieur, le général Mohamed Toumba, et le ministre directeur de cabinet du président, Soumana Boubacar, puis ils ont été conduits à l’hôtel Radisson Blu pour être accueillis par le général Tiani le lendemain.

Au cours de leur tête-à-tête, Abdourahamane Tchiani a considéré Cotonou comme le “port naturel du Niger” mais s’est plaint à plusieurs reprises du Bénin et également ému du refus béninois d’acheminer des médicaments. Le chef de la junte nigérienne a néanmoins consenti à ouvrir un canal de négociations avec le Bénin en vue de discuter des modalités d’une réouverture des frontières.

C’est pourquoi ils ont convenu de créer une commission entre les autorités nigériennes et béninoises pour travailler à la reprise de l’exportation du pétrole nigérien via le Bénin. La mise en place de ce cadre de discussion suppose cependant que les autorités de Cotonou prouvent l’absence de détachement de militaires français et béninois au nord du pays.

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