Sur les ondes de Radio Bénin, lors de l’émission « A l’école du bon citoyen », Alice Dadégnon, députée élue de la 17ème circonscription électorale, a passé au crible plusieurs sujets notamment l’engagement des femmes en politique au Bénin.
En effet, la parlementaire a d’abord salué les efforts entrepris par le gouvernement du Président Patrice Talon pour permettre à de nombreuses femmes de siéger dans les centres décisionnels où se façonne l’avenir du pays. « Il y a un grand effort qui est fait par le gouvernement du président Patrice Talon. Il faut le reconnaître et le saluer, parce que c’est historique. On n’a jamais eu autant de femmes à l’Assemblée nationale. », a-t-elle déclaré.
Mais selon elle, des progrès restent à faire, notamment au niveau local. Sur les 77 communes que compte le pays, 48 n’ont aucune femme au sein de leur Conseil communal. La solution passe par une plus grande mobilisation féminine au sein des partis politiques. « Vous savez, on a 77 communes au Bénin, et il y a 48 communes dont le conseil ne compte pas de femmes. Ça ne nous honore pas. Donc, il faudra corriger cet état de chose, trouver le mécanisme pour corriger cela. Ceci nécessite bien entendu que nous travaillions de manière acharnée. Pour nous autres, ce travail commence par la sensibilisation des femmes pour qu’elles militent davantage au sein des partis politiques parce qu’avant d’être élues, il faut militer. Donc, il faut qu’elles militent davantage. », a poursuivi la députée.
Répondant à ceux et celles qui estiment que la présence en grand nombre des femmes dans la mandature actuelle n’a produit aucun impact particulier sur la qualité du débat au sein de l’hémicycle, Alice Dadégnon a tenu à préciser que le rôle d’un député est le même, qu’il soit homme ou femme. Les femmes députées travaillent sans tapage c’est pourquoi certains estiment qu’elles ne sont pas très actives « Autant que nous sommes, nous faisons partie des commissions permanentes. Et nous avons même des responsabilités. Je suis par exemple le premier rapporteur de la commission des lois et il y des femmes députés qui sont vice-présidentes de commission. Ça veut dire que forcément, nous apportons quelque chose. Cela veut dire aussi que nous incarnons aux yeux de collègues des compétences et que nous avons la capacité de jouer ce rôle-là. En plus de ce que le député Lambda doit faire au sein de la commission, il y a un travail personnel et préalable que chacune de nous fait toujours aux fins d’élever le niveau des débats tout en priorisant le mieux-être de nos communauté. Comme nos collègues hommes, nous aussi nous faisons des apports majeurs dans le cadre de la prise chaque loi », a-t-elle confié.
Interrogée sur ses méthodes pour encourager les jeunes femmes à s’engager en politique, Alice Dadégnon a indiqué qu’elle s’investit sur le terrain pour préparer la relève. Elle accompagne notamment quatre. jeunes femmes dans le cadre d’un projet de leadership féminin mené par CARE Bénin-Togo. Mais l’engagement des femmes se heurte souvent à l’opposition de certains conjoints. L’honorable Dadégnon a lancé un appel aux époux pour qu’ils soutiennent leurs femmes engagées en politique « Dans le processus de coaching, certaines filleules dont les conjoints ne veulent pas et là, nous avons engagé une discussion avec eux pour leur faire comprendre qu’en réalité, laisser la femme en politique ne va pas la changer parce que les hommes pensent que quand la femme va en politique, c’est qu’elle devient irrespectueuse, mais il n’y a rien de tout ça », a-t-elle martelé.
En ce qui concerne ses aspirations pour 2026, l’honorable Alice Dadégnon a exprimé son souhait de voir au moins une femme siéger dans chaque Conseil communal. Pour l’Assemblée nationale, elle a salué le progrès actuel (29 femmes élues contre 24 prévues par la réforme) et veut une majorité absolue de femmes lors de la prochaine législature. Elle a également formulé le vœu de voir une femme accéder à la présidence de la République très prochainement « C’est notre souhait », a-t-elle affirmé avant de conclure « en 2026, que nos élections se déroulent dans la paix et que la Paix demeure dans notre pays même après les élections. Mon souhait est qu’au delà des enjeux relatifs à la désignation de nos représentants dans différentes institutions de notre pays, cette période des élections soit d’abord et surtout un moment de fête et de fraternité où l’amour de chacun de nous pour notre pays commun, l’emporte sur tout le reste. », espère-t-elle.