« L’histoire politique du Bénin, 35 ans après la Conférence des forces vives de la Nation : quel regard de 1990 à ce jour ? », c’est autour de ce thème que les débats de la deuxième journée du Sommet national de la jeunesse béninoise en cours au Palais des Congrès de Cotonou ont eu lieu.
Invité à partager ses expériences politiques avec les jeunes, Maître Adrien Houngbédji, figure emblématique de la transition démocratique béninoise, en a profité pour non seulement faire certaines confidences, lancer un appel fort à la restauration des fondements démocratiques du pays, à la libération des prisonniers politiques et au retour des exilés « J’ai présidé l’Assemblée nationale sous plusieurs présidents de la République, et nous avons toujours trouvé les voies du consensus et du respect mutuel. Mais depuis 2016, les choses ont pris une autre tournure… je n’en dirai pas davantage », a-t-il confié.
Pour Me Adrien Houngbédji, « la démocratie, ce n’est pas éliminer ses adversaires en changeant les règles du jeu. Ce n’est pas choisir qui peut concourir et qui doit rester sur la touche. La démocratie, c’est permettre à toutes les forces politiques de participer librement à la compétition électorale », a-t-il rappelé, déplorant qu’aujourd’hui encore, « certains compatriotes vivent l’exil politique ou croupissent en prison pour leurs opinions. Le Bénin ne peut pas avancer dans ces conditions », a fait observer le leader charismatique des Tchoco-tchoco avant de lancer un appel « Laissez tout le monde être candidat. En 2019, nous avons fait des élections wahala. Prônons pour des mesures applicables à tout le monde pour éviter des crises. Il faut forcément que l’opposition aille aux élections. Il n’y a pas de démocratie sans opposition », a-t-il indiqué au Sommet National de la Jeunesse Béninoise.